Du 1er janvier au 26 octobre 2012, les français ont dépensé 72 milliards d’euros pour voyager. Ce chiffre constitue une preuve comme quoi la population dépense beaucoup pour voyager. La destination française est aussi très prisée par les étrangers.
Il est à remarquer que depuis quelques années, les français sont de plus en plus attirés par des modes d’hébergement alternatifs. Ce nouveau comportement pourrait s’expliquer par la crise financière, et par le fait que de temps en temps, ils se lassent des hôtels impersonnels. Ainsi, ils commencent à s’intéresser au cohébergement.
Trouver un logement loin de chez soi n’est pas toujours évident, surtout pour ceux qui n’ont pas de budget hôtel. Les chances de trouver des solutions de logement pour passer une nuit à faible prix sont très faibles. De là est née l’idée d’aller chez un particulier.
À l’ère d’internet et du web communautaire, le cohébergement est une pratique courante, et nombreux sont les gens qui l’adoptent. Pour des déplacements de courte durée, comme pour assister à un concert, un voyage d’affaires, un déplacement professionnel ou un entretien d’embauche, ce mode d’hébergement collaboratif est recommandé.
Mais c’est aussi une solution pratique pour celui qui veut visiter une ville, rechercher un appartement ou participer à une manifestation. Les parties privatives et communes sont arrangées avant la venue de la personne à héberger. Ce genre de logement temporaire permet un échange convivial, et offre de grandes opportunités pour élargir le cercle d’amis à ceux qui s’y intéressent, mais la réciprocité n’est pas obligatoire.
Le fonctionnement du cohébergement
Il est désormais possible de se loger chez l’habitant, grâce aux nombreux sites spécialisés présents sur internet. Le fonctionnement est identique à celui d’un site de troc ou d’entraide. Normalement, ce sont les particuliers qui envoient leurs offres et non les chambres d’hôtes, ni les gîtes ou les hôtels. Les voyageurs, quant à eux, peuvent y chercher ce qui leur convient, tout comme ils peuvent y placer des annonces de recherche.
Des publications gratuites, à l’intention des locataires en quête de convivialité et de logements pas chers, sont offertes par certains qui possèdent un logement alternatif.
- Les valeurs du cohébergement
La solidarité et l’entraide sont les principales valeurs du cohébergement, dont le but est de venir en aide à une personne qui doit se déplacer loin de chez elle pour une très courte période. L’aventurier qui voyage chez l’habitant à l’autre bout du monde peut également recourir au cohébergement.
Quel que soit le cas, un endroit convenable pour dormir, notamment une chambre, un canapé, un lit de camp ou même un mobil home, lui est offert en guise d’hospitalité. Celui qui accueille est le cohébergeur. Il peut le faire moyennant une participation financière ou à titre gratuit.
Dans le cas où le séjour est payant, c’est en fonction du confort proposé que le prix est proposé. Bien évidemment, le coût d’une nuitée sur un canapé ne pourrait pas être comparé à celle passée dans une chambre d’hôtel. Toutefois, certains particuliers ont eu l’idée de créer un hôtel chez l’habitant où une chambre dédiée aux voyageurs et spécialement aménagée.
Pourquoi ce choix étrange ?
De nos jours, nombreux sont les touristes qui veulent découvrir de nouvelles destinations et vivre des expériences différentes. Cette catégorie de gens estime que dans les hôtels, les chambres sont proposées selon des standards établis et des services adaptés aux attentes habituelles des voyageurs. Ce qui n’est pas fait pour satisfaire leur besoin d’expériences uniques. Ainsi, la popularité grandissante de ce type d’hébergement alternatif multiforme est en partie expliquée.
Un lieu d’hébergement touristique non habituel voire insolite est désigné par le terme hébergement alternatif. En général, la situation dans un endroit inattendu ou un bâtiment non traditionnel le caractérise. Dans ce cas, même la chambre procure une expérience touristique à part entière.
La réussite de ce type d’expérience dépend de l’aspect de la nouveauté qu’il présente et c’est même crucial car c’est le désir de vivre un autre mode d’existence qui motive le choix du touriste. On doit toujours avoir à l’esprit qu’une chose, qui peut paraître extraordinaire pour certains, est totalement banale pour d’autres.
C’est le cas d’un voyageur moyen qui fait l’expérience de passer une nuit dans une yourte avec les peuples des steppes asiatiques, alors que c’est le quotidien des nomades Mongols. Le choix du touriste est alors motivé par son désir de vivre un autre mode d’existence.
Un emplacement extraordinaire peut aussi faire la différence. Ainsi, le voyageur d’affaires est intéressé par l’aspect pratique des chambres-cellules miniatures situées en plein cœur des métropoles.
Puisqu’il n’existe pratiquement aucune limite, l’imagination des entrepreneurs est proportionnelle à la variété des formes d’hébergement. Deux grandes catégories d’hébergement alternatif se distinguent: des constructions qui suivent une approche particulière et des structures initialement bâties à d’autres fins mais qui ont été aménagées pour servir d’hébergement commercial.
À l’image des hôtels de glace, les structures sont parfois aménagées de façon temporaire, ou comme l’hôtel-caverne, dont l’édifice est permanent. Quant aux bâtiments adaptés, à l’origine, c’étaient des vestiges historiques, comme des écoles victoriennes, des monastères, des églises, des bureaux de poste, etc., voués à l’abandon.
Grâce à ces adaptations, ils ont été transformés en lieux touristiques et sont utilisés de multiples façons. Ainsi, plusieurs vieux édifices abandonnés ont pu être récupérés. La grande variété de formes d’hébergement présentée par ces anciennes bâtisses va intéresser à coup sûr un large éventail de touristes avec des champs d’intérêt bien particuliers, des partisans du tourisme d’aventure, aux férus d’écotourisme, en passant par des passionnés des patrimoines culturels et de l’héritage autochtone, aux fervents des voyages d’apprentissage, ou simplement de divertissement. Ils peuvent tous avoir un goût pour un type différent de logement qui correspond à leurs attentes.
Les différents types d’hébergement alternatif
L’évidence des avantages de la nouvelle consommation se vérifie avec le temps à travers la multiplication de nouvelles manières de se loger. On peut citer entre autres :
- Le cohébergement et le Couchsurfing
Ils priorisent tous les deux le contact avec l’habitant. La grande différence réside dans le fait que le Couchsurfing est une société, une marque, tandis que le cohébergement représente une pratique de consommation collaborative, à l’instar de l’autopartage ou le covoiturage.
Ils sont également différents du point de vue objectif. Généralement, ce sont ceux qui travaillent et se déplacent pour des motifs professionnels qui sont concernés par le cohébergement. Ce dernier consiste, avant tout, à se loger à moindre coût. Pour celui qui héberge, la pratique va lui permettre de gagner un peu d’argent.
Le Couchsurfing, quant à lui, a des visés plutôt orientés vers le tourisme et le loisir. C’est le moyen préféré des voyageurs pour découvrir un pays car son intérêt c’est d’aller à la rencontre de l’habitant. Pour eux, le confort n’est qu’accessoire, c’est la valeur d’une rencontre qui prime.
- Le guesthouse
Pour dormir pas cher chez l’habitant, ce type d’hébergement temporaire est idéal pour les routards et baroudeurs de tout acabit. C’est une aventure humaine très enrichissante qui permet une immersion totale dans le pays d’accueil, offrant ainsi une belle opportunité pour apprendre une langue étrangère.
Cette autre manière de se loger chez l’habitant est en fait un mélange de colocation, de chambres d’hôtes, d’hôtels. Elle propose aux voyageurs des chambres à partager et même des dortoirs. Ainsi, les espaces de vie sont partagés car la vie en communauté est obligatoire.
Pour que le groupe reste ordonné, certaines règles doivent obligatoirement être respectées, surtout celles qui concernent l’hygiène. Vous partagez, il faut respecter certaines règles, notamment au niveau de l’hygiène. Du point de vue confort, cela varie selon l’établissement.
Toutefois, il y en a qui propose la climatisation, la télévision, une cuisine avec un réfrigérateur, sans oublier une salle d’eau commune et surtout l’indispensable connexion Wifi. En ce qui concerne la literie, les draps et le linge de toilette, ils sont à la disposition des voyageurs. Mais le plus important dans tout cela, c’est que tout le monde peut mener la vie qui lui plait, chacun y est indépendant.
Au Japon, en Australie, en Nouvelle-Calédonie, en Espagne ou au Mexique, on peut trouver un guesthouse dans n’importe quel pays du monde.
- Les greeters
C’est un phénomène entièrement attaché au tourisme. En effet, pour faire visiter leur ville, les greeters, qui sont des particuliers, mettent la casquette d’un guide touristique. Sans avoir le statut de ce dernier, ils proposent gratuitement leurs services.
- Les City Break
Ce sont des gites et des chambres d’hôtes en ville créés par certaines entreprises professionnelles dans l’immobilier. Ils sont localisés dans les villes françaises de plus de 20000 habitants, comme Nice, Cannes, ou Cagnes sur Mer, mais aussi dans des villes plus petites qui possèdent des richesses architecturales ou patrimoniales.
Les City Break sont conçus pour des séjours d’affaires dans ces villes ou simplement pour des escapades de quelques jours. Ils sont construits de manière à offrir une facilité d’accès aux transports en commun, aux activités marchandes et culturelles, ainsi qu’à tous les commerces et aux animations et services.
Ils sont présentés sous plusieurs formules, dont l’appartement ou la maison en ville. Cette formule offre une possibilité de séjour à la semaine ou seulement pour quelques jours. Pour une ou plusieurs nuitées, la chambre d’hôtes est proposée avec le petit déjeuner inclus.
Les hébergements y sont classés en trois catégories : « Confort », «Premium » ou « Luxury », selon leur degré de confort.
- La location d’une chambre chez l’habitant
Cela veut dire que le logement est occupé par son propriétaire, et que la cuisine, la salle de bains, etc., sont partagés. Cette pratique est particulièrement prisée par les étudiants et les touristes.
De ce fait, elle est devenue de plus en plus courante. Cette location constitue une alternative avantageuse comparée à une location de logement individuel, d’une chambre étudiante ou une colocation. En effet, si on fait une comparaison avec celui d’un studio, le loyer est moins cher. Parfois, il arrive que des personnes âgées le proposent plus ou moins gratuitement.
Un autre avantage de ce type de location c’est qu’il est soumis à un cadre juridique plus souple et ne dispose pas d’une définition légale proprement dite.
La location d’une chambre chez l’habitant exige la rédaction et la signature d’un bail. Certaines règles, comme une surface minimum de 9 mètres carrés prévue par la loi Carrez, ainsi que l’existence d’une fenêtre, doivent être respectées. La chambre ne doit également pas présenter des risques pour la santé et la sécurité de ses occupants, et respecter ainsi les règles de décence. C’est le décret n°2002-120 du 30 janvier 2002 qui définit ces caractéristiques de décence.
Au cas où la chambre est louée meublée, le bail doit être conforme aux règles requises par les articles L. 632–1 du Code de la construction de l’habitation. Si au contraire elle est louée nue, c’est la loi du 6 juillet 1989 relative aux rapports locatifs qui doit régir le bail. Nue ou meublée, la cohabitation se fait avec d’autres occupants, dans l’enceinte même du propriétaire ou avec le propriétaire.
En ce qui concerne les prix, les résultats d’une étude sur le loyer moyen de ces chambres dans les 16 principales villes étudiantes ont montré les résultats suivants. Selon les villes, des disparités sont notées. Ce fait n’est pas étonnant car il se vérifie aussi pour les prix de l’immobilier en général.
Néanmoins, les montants sont moins importants que pour les logements individuels. Cette étude a permis de faire le classement des villes où la location chez l’habitant est la plus chère. Sans surprise, avec 549€, Paris est de loin classée la ville la plus chère. À Nice, la location moyenne est de 427€, elle se trouve ainsi à la deuxième place.
Avec 403€, Marseille est la troisième ville française la plus chère en termes de location de chambre chez l’habitant. La plus forte progression des loyers des chambres chez l’habitant y est enregistrée. Elle dépasse Aix-en-Provence où les loyers des logements individuels sont pourtant plus chers. Les loyers se situent entre 300 et 400€ dans les autres villes, mais à Poitiers, Nantes et Angers ils sont restés en-dessous de 300€.
D’après les calculs, le loyer moyen d’une chambre chez l’habitant sur tout le territoire français est de 321€.
- La chambre d’hôtes
Elle obéit à une réglementation particulière car ce sont les articles L. 324–3 et D. 324–13 et suivants du Code du tourisme qui la régissent. Elle est exclusivement meublée, avec une capacité d’hébergement strictement limitée à 5 chambres et 15 personnes au maximum. Elle est spécialement destinée à des touristes ou des gens de passage pour une ou plusieurs nuits. Dans le cas où il y a un dépassement de limite, elle se transforme en une chambre chez l’habitant.
- Le cohabitat
Comme pour le cas d’un cohébergement, la cohabitation est temporaire. Dans le cadre d’un cohabitat, les lieux sont pensés au préalable pour permettre une vie en communauté. Le point commun est la cohabitation. Pour le cohébergement, ces moments de vie commune sont créateurs de lien social. Des parties privatives et communes sont disponibles, quel que soit le cas.
Les avantages du cohébergement
En France, comme partout ailleurs dans le monde, cette pratique comporte de nombreux avantages, tant pour l’hébergé que pour l’hébergeur, et aussi pour l’environnement.
- Pour l’hébergé
Des fois c’est gratuit. Si le cohébergement est payant, le prix pratiqué est plus qu’abordable. Il permet ainsi de faire des économies. L’accueil chez l’habitant constitue également un plan B au cas où les hôtels sont pleins. Comparé aux chambres anonymes et solitaires des hôtels, c’est plus convivial et plus chaleureux. C’est aussi très pratique pour les professionnels et très utile pour le travail.
- Pour l’hébergeur
Il constitue une autre source d’argent s’il est payant.
- Pour l’environnement
Le cohébergement consomme largement moins de ressources que la construction d’un hôtel. Donc, il est très écologique.
Du bouche-à-oreille à l’internet
D’un côté, ce sont les recommandations de la part des parents et amis qui souhaitent partager leur aventure exceptionnelle, voire marginale, qui ont provoqué l’intérêt de nombreuses personnes pour les formes d’hébergement alternatif. D’un autre côté, l’idée d’expérimenter un produit de niche encore inconnu du touriste de masse a également alimenté et amplifié leur motivation.
La commercialisation de nouvelles formes d’hébergement a été boostée par le développement sans précédent des techniques de communication et d’information, dont internet. Grâce à des portails spécialisés, les recherches des touristes avides d’autres types d’hébergement sont grandement facilitées et la promotion de ce type de produit a connu une formidable explosion.
Désormais, les internautes peuvent sélectionner des lieux d’accueil des plus originaux, en fonction du critère de recherche de leur choix, notamment le type d’hébergement et le pays visité.
Est-ce que le cohébergement constitue une menace pour l’industrie hôtelière ? Telle est la question qui se pose à l’heure actuelle. Cette pratique, qui est en fait une alternative à l’hôtel, n’a pas encore atteint le succès des autres modes de consommations collaboratives. Toutefois, les professionnels de l’hôtellerie, surtout ceux de la gamme moyenne du domaine, devraient tenir compte du fort potentiel de développement de ce nouveau mode de logement.