Tout foyer cherche à optimiser leur consommation d’énergie pour faire des économies et limiter les rejets de gaz carbonique. Le gouvernement ne cesse d’encourager les secteurs concernés à entreprendre des actions importantes en matière d’économie d’énergie.
Parmi celles-ci, le calorifugeage est une solution parmi tant d’autres, mais s’associe plus particulièrement au système de canalisation.
Concrètement, cette opération vise à limiter la déperdition de chaleur qui, nous le savons, est l’une des causes d’une consommation d’énergie plus importante. Elle a pour but d’isoler les tuyauteries ainsi que tous les accessoires des installations frigorifiques et thermiques.
Le calorifugeage trouve toute son utilité lors de passages de canalisations dans une zone non chauffée. Ce procédé est également recommandé si la production d’énergie et les terminaux (radiateurs, climatiseurs…) sont assez éloignés l’un de l’autre. La réalisation de l’opération consiste à envelopper les conduits d’un isolant. Il est important de souligner que l’intervention d’experts en isolation thermique est indispensable pour effectuer cette action.
Cela dit, la réalisation des travaux de calorifugeage, que ce soit pour les installations d’un particulier ou d’un professionnel, constitue une solution judicieuse pour réduire considérablement les déperditions.
Généralité sur les travaux de calorifugeage
Avec le réchauffement climatique et la diminution des sources d’énergies fossiles, les techniciens et les experts en déperdition thermique n’ont pas omis de proposer des solutions efficaces aux particuliers et aux entreprises souhaitant optimiser leur consommation d’énergie, le calorifugeage en est un parfait exemple.
D’après une étude internationale effectuée en 2007, l’isolation thermique est l’une des solutions les plus économiques pour limiter l’émission de gaz carbonique. Outre l’isolation thermique des parois, ces solutions tiennent également compte de l’isolation des équipements, dont les tuyauteries, les citernes, les réservoirs, les installations de froid ou de chauffage…
En France, ce secteur est connu sous l’appellation de calorifugeage. Peu coûteux et simple à mettre en œuvre, ce dernier constitue cependant l’un des grands chantiers de la Loi de Transition Énergétique. Et l’on sait qu’avec le dispositif des Certificats Economie Energie, il est possible de bénéficier d’aides financières sur les travaux d’isolation, dont le calorifugeage. En effet, les CEE sont en mesure de financer l’intégralité des chantiers.
- Le procédé d’une opération de calorifugeage
Le calorifugeage présente un procédé simple et efficace. Il consiste à isoler les canalisations ou les gaines de ventilation afin d’éviter les pertes de chaleur. C’est également une solution privilégiée pour limiter les perturbations externes comme le gel, le givre ou la condensation. De plus, cette opération permet de préserver l’énergie thermique et de diminuer ainsi les rejets des gaz carboniques.
Le calorifugeage est également essentiel car la température de l’eau de chauffage est souvent élevée et donc la perte plus importante. En ce qui concerne la productivité du calorifugeage, celle-ci dépend de la conductivité thermique de l’isolant. Si cette dernière est faible, le matériau présente une bonne isolation. Elle dépend également du diamètre externe du tube et de l’épaisseur de l’isolant.
À noter que les classes de calorifugation sont de 1 à 6 selon la réglementation thermique. Plus la classe est importante, plus l’isolation est efficace. Par ailleurs, l’isolation des tuyaux apparents doit prévoir une coquille en inox pour protéger l’installation des intempéries et aux agressions des rongeurs.
- Quand est-ce qu’il faut penser à réaliser l’opération ?
Le calorifugeage intervient lorsque la température de certains produits doit être maintenue à la hausse ou à la baisse par rapport à la température ambiante. Ainsi, les canalisations et les appareils comme les réservoirs, les fours, les échangeurs… peuvent être calorifugés.
Pour les canalisations, la réalisation de l’opération est indispensable, notamment quand il y véhicule de la vapeur d’eau, une solution concentrée ou un liquide organique à température élevée. Grâce à ce procédé, vous limitez les pertes d’énergie importante. Aussi, vous vous donnez l’occasion de faire des économies sur divers postes de dépenses.
Que l’eau soit chaude ou froide, les manchons isolants permettent de préserver la température de base tout au long du circuit d’eau dans les canalisations. Et même quand les températures sont inférieures, les installations localisées au niveau des pièces ne bénéficiant pas de chauffage ne craignent pas le gel. Et l’eau qui y passe est également préservée du froid.
Pour bénéficier de toute l’efficacité du calorifugeage, il ne faut pas hésiter à le faire avec un tube d’isolant épais. En effet, plus celui-ci est épais, plus les installations profitent d’une bonne protection. Pour les manchons, ils doivent considérer le diamètre de la tuyauterie, et ne doivent pas être, ni trop grands, ni trop petits.
Les détails techniques d’un calorifugeage
L’isolant que l’on fixe autour des organes et des tubes de plomberies dans lesquels passent des fluides chauffés se décline en plusieurs types :
- Les coquilles isolantes : il s’agit d’éléments préfabriqués qui prennent la forme des tubes sur lesquels ils vont s’installer. Le plus souvent, la coquille est constituée d’un isolant en laine de verre ou en mousse synthétique fortifiée. Sa fixation peut se faire par torsion avec des fils de fer ou par le biais d’un ruban adhésif.
- Les bandes de fibres isolantes : ce sont des rouleaux adhésifs avec une couche d’isolant. Ils sont à enrouler autour des canalisations. Cette méthode a la particularité d’être flexible. Elle est donc parfaite pour isoler les canalisations difficiles d’accès. Néanmoins, il convient d’opter pour une épaisseur suffisante afin d’obtenir un niveau d’isolation correct.
- Les manchons de mousse en plastique : ce sont des éléments flexibles conçus pour s’adapter à la canalisation. La pose est simple, la fixation peut être effectuée avec de la colle ou d’un ruban adhésif. Toutefois, il convient d’utiliser une colle de qualité pour éviter que la jointure se rompt.
- Les bourrelets isolants : ceux-ci sont généralement composés de laines minérales ou du coton recyclé pour un tressage externe en fils de jute ou de verre. Les gaines viennent s’enrouler autour des canalisations et la finition se réalise avec du ruban adhésif ou des colliers de serrage.
Quelle que soit la technique d’isolation utilisée, il est important de bien considérer les singularités du réseau comme les tés, les coudes et les différents organes pour éviter les ponts thermiques. Il en est également de même pour certains éléments comme les bouteilles casse pression, les échangeurs ou encore les pots à bout.
Calorifuger ces éléments n’est pas toujours évident. Afin d’éviter les problèmes, il convient d’opter pour une couche de laine minérale. Par ailleurs, dans le cas où il y a des conduits en extérieur, il convient d’acquérir des coques adaptées. Ces dernières résistent bien aux UV et aux intempéries. Elles répondent également bien aux soucis d’humidité et d’écoulement.
Le calorifugeage dans une copropriété
Le calorifugeage est aussi bénéfique pour les maisons individuelles que pour les copropriétés. Pour un bâtiment collectif, il va permettre d’optimiser la consommation d’énergie pour chauffer les pièces et l’eau sanitaire. C’est également le cas pour une usine lors d’une calorifugation industrielle. Autrement dit, les personnes vivant au sein des copropriétés verront rapidement le bénéfice. Leurs charges seront, en effet, diminuées.
Il faut savoir, en outre, que plus le bâtiment est grand, plus les canalisations sont longues avec un diamètre important. La perte de chaleur peut donc être importante dans une copropriété, des équipements en passant par les canalisations. Grâce à une opération de calorifugeage, il est pourtant possible de diminuer jusqu’à 15% le budget de chauffage.
Outre le fait de bénéficier d’une certaine performance énergétique, le calorifugeage des canalisations dans une copropriété apporte un confort aux occupants. En effet, ces derniers pourront profiter d’une température constante pour l’ensemble des habitations. Ainsi, chaque ménage maîtrisera la chaleur dans son logement.
En aucun cas, un chantier de calorifugeage ne perturbe l’activité de la copropriété. En effet, les principaux travaux se déroulent dans la chaufferie et les parties communes. Aussi, la plupart des professionnels proposent de réaliser l’opération en journée. Celle-ci comprend la dépose de l’ancien calorifuge et la mise en place du nouveau. En ce qui concerne la durée de la réalisation des travaux, elle dépend de chaque bâtiment et de l’ampleur des tâches.
En ce qui concerne le prix d’un chantier pour le remplacement d’un calorifugeage, celui-ci est vu en amont par la copropriété après étude auprès du ou des artisans choisis. Il dépend de l’ampleur du chantier et il convient, toutefois, de souligner que l’État encourage ce type de travaux dans le cadre de l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments collectifs.
Des aides privées et publiques sont ainsi disponibles. Elles pourront couvrir tout ou partie de l’ensemble des dépenses. Les Certificats d’Économie d’Énergie permettront de bénéficier d’une prime pour effectuer les travaux. Pour ce faire, la copropriété doit solliciter l’intervention d’un professionnel RGE. (Reconnu Garant de l’Environnement). Toutefois, il convient de noter que le coût des travaux peut être minime et ce, grâce à une aide.
L’intervention d’un professionnel apporte d’autres avantages. Elle permet d’assurer la mise en place des éléments isolants. En effet, il pourra vous conseiller sur d’autres travaux d’isolations après avoir réalisé une vérification de l’ensemble de votre installation.
Et avant même de trouver un financement, il est astucieux de faire appel à ce professionnel pour en savoir davantage sur les divers CEE pour ce type de chantier. Sinon, il est possible de bénéficier de la gratuité des travaux en contactant directement les différents fournisseurs d’énergie en vue d’une négociation du montant de la prime. Aussi, une autre solution est de passer par un organisme qui est en mesure de mettre le syndicat de copropriété en relation avec un artisan certifié.
Comme vu précédemment, l’intervention d’un professionnel certifié RGE donne droit à une Prime CEE. Ce label atteste de la spécialisation et qualification de l’artisan dans le domaine de l’isolation.
Ce professionnel connait donc les techniques ainsi que les matériaux à privilégier pour réaliser les travaux. Il saura également conseiller son client sur les aspects administratifs. À noter qu’il est tout à fait possible d’amorcer des démarches en ligne pour dénicher l’expert.
Le calorifugeage dans les secteurs industriels et tertiaires
Les secteurs industriels et tertiaires sont des acteurs importants dans la baisse de la consommation d’énergie au niveau national. Les bâtiments concernés font l’objet d’opération de rénovation dont l’objectif est de réaliser des économies et d’optimiser leur efficacité énergétique.
Ainsi, parmi les solutions recommandées, le calorifugeage industriel permet de parvenir à ces attentes. Il consiste à l’isolation thermique de tuyauteries industrielles et tertiaires grâce à l’utilisation d’un matériau spécifique. Ce dernier devrait permettre de limiter les déperditions de chaleur, et ainsi envisager des économies d’énergie. À noter que l’opération s’effectue rapidement par des professionnels qualifiés.
Dans les entreprises industrielles et tertiaires, le calorifugeage est financé en intégralité dans le cadre du dispositif national des CEE. L’aide est profitable de part des subventions dédiées offrant aux sociétés concernées d’effectuer les travaux. Il convient de souligner qu’il existe plusieurs fiches d’opérations standardisées encadrant le financement du chantier. Entre autres, la fiche IND-UT-120 concerne l’isolation de points singuliers d’un réseau dans le cas d’une entreprise industrielle.
La rénovation du secteur tertiaire, quant à lui, se rapporte aux fiches BAT-TH-146. Ces dernières concernent l’isolation d’un réseau d’eau chaude sanitaire ou de réseau hydraulique. Il est important de tenir compte de ces documents, puisqu’ils vont permettre de faire le calcul des économies d’énergies liées aux travaux.
Dans les deux cas (calorifugeage industriel et tertiaire), l’isolation se fait avec une coquille de laine de roche et doit respecter les normes en vigueur en termes de réglementation thermique. La coquille sera recouverte d’une feuille de PVC, d’alu ou d’une tôle en inox ou Isoxal pour les finitions. L’opération a recourt également à des rivets, des coudes spécifiques et des manchons selon les tuyauteries de chaque chantier.
Les matériaux utilisés permettent d’améliorer considérablement la performance environnementale du transport de fluides. Et grâce aux économies d’énergies générées, la déperdition de chaleur sera diminuée sur les conduits industriels. Il faut encore rappeler que l’intervention d’un professionnel certifié RGE est indispensable pour bénéficier via les CEE.
Le calorifugeage d’un réseau hydraulique de chauffage dans les structures industrielles et tertiaires comporte d’autres avantages. Notamment, cela permet d’optimiser considérablement la salubrité du bien et ainsi le valoriser à moindre frais. En outre, certaines entreprises proposent des prestations et ainsi que du matériel performant. Elles réalisent les travaux dans le respect des normes liées à l’isolation thermique des bâtiments industriels et tertiaires grâce à des cahiers des charges de la norme anti-incendie.
À noter que les spécialistes peuvent intervenir dans le cadre de projets de constructions de site, de rénovation ou d’entretien, sur des systèmes allant du plus simples aux plus complexes.
Calorifuger tout ou partie d’une installation permet la vérification du critère technique, et notamment de la classe de l’isolation thermique industrielle ou tertiaire. Celles-ci doivent être supérieures ou égales à 3 selon la norme NF EN 12 828. Par ailleurs, dans le secteur industriel, le matelas doit être démontable et flexible. Sa résistance pour l’isolation du point singulier va dépendre de la nature des fluides circulant dans le tuyau à isoler.
Généralement, il doit être supérieur ou égal à 1,5 m² K/W et supporter une température moyenne de 50°C pour un réseau d’eau chaude.
Étapes du chantier de calorifugeage
Lorsque l’on envisage de réaliser une opération de calorifugeage d’un logement, il faut commencer par la prise de contact. De ce fait, la société prestataire s’assurera de l’éligibilité du chantier en faisant une étude du patrimoine du bénéficiaire. Celui-ci transmettra tout document indispensable et notamment les DTA (Directive Territoriale d’Aménagement) ainsi que les documents renseignant sur les accès des bâtiments. Lors de l’audit, les professionnels visitent les lieux et étudient les opérations CEE nécessaires. Ils procèdent également au métrage des surfaces à travailler.
Les travaux peuvent commencer une fois le devis signé. Un superviseur s’assurera du suivi des travaux de chaque artisan. Concrètement, son rôle est d’attribuer les différentes tâches et consignes. À noter que les entreprises de calorifugeage travaillent dans le respect de la réglementation applicable en matière de SST. Elles privilégient également des matériaux répondant aux critères de fiches d’opérations standardisées. Ces dernières sont des documents émis par le Ministère de la Transition écologique. On y trouve les spécificités techniques de chaque matériau.
Une fois les tâches terminées, l’attestation sur l’honneur peut être signée. Celui-ci garantit l’exactitude des travaux effectués. Il s’agit d’une pièce exigée à la demande de CEE. Toutefois, il est important de connaitre les canalisations qui doivent être isolées en priorité. Notamment, les canalisations d’eau froide et chaude, les installations servant à la circulation des fluides caloporteurs, toute tuyauterie et citernes. Le taux de prise en charge peut être à 100% pour le syndicat de copropriété, les bailleurs sociaux, le secteur tertiaire et la santé.
- La nécessité de réaliser un bilan énergétique avant les travaux
Pour toutes solutions d’isolation, y compris le calorifugeage, il est conseillé d’effectuer le bilan énergétique du logement, que celui-ci soit récent ou ancien. Il est, en effet, important de faire le point sur les performances énergétiques pour en savoir davantage sur les économies dont vous pourrez bénéficier grâce aux travaux de calorifugeage. Ce bilan peut se faire en ligne sur les sites spécialisés. Il suffit de répondre à quelques questions relatives à votre habitation et obtenir immédiatement un résultat. Ce dernier permet de disposer de toutes les indications indispensables pour réaliser les travaux.
Il convient de noter que l’audit énergétique n’est pas obligatoire en copropriété. Toutefois, il peut être utile dans le cadre de l’amélioration en permettant de prioriser les opérations d’économies d’énergie. Cela permet également de bénéficier de conseils et de recommandations techniques en matière d’économies d’énergie. Il permet de mettre en lumière d’autres besoins d’isolation ou remplacement d’appareils trop énergivores.
L’audit énergétique amène l’ensemble des copropriétaires à s’impliquer dans le processus de préconisations adaptées à leur bâtiment via des questionnaires individuels. La démarche permet de les éclairer en amont, de les fédérer à l’occasion des assemblées générales, et faciliter le vote des travaux.
- Les conditions pour bénéficier des CEE et les limites des prestations
Il existe des critères à respecter pour obtenir des CEE. Notamment, l’isolant appliqué sur les canalisations concernées doit être posé en dehors du volume chauffé. Il doit également disposer d’une classe supérieure ou égal à 3, une réglementation imposée par la norme NF EN 12 828.
Cette valeur correspond à une épaisseur de la laine de verre de 3 cm. Cette dimension convient pour une canalisation de 100mm de diamètre nominal. Enfin, les travaux doivent être effectués par une entreprise qualifiée RGE.
Les services proposés par les entreprises d’isolation ont des limites. Les CEE ne peuvent couvrir les réseaux en volume chauffé, notamment les colonnes montantes. Cependant, l’isolation de ces parties est indispensable pour éviter les surchauffes dans les locaux chauffés pendant la période estivale.
Hormis cela, les travaux peuvent être moins coûteux que la valeur des CEE, à condition qu’ils ne présentent pas trop de difficultés. Entre autres, les installations situées dans les vides sanitaires sont difficiles d’accès. Vous devez donc vous attendre à un surcoût, c’est également le cas pour les réseaux amiantés qui impliquent un désamiantage.